L’Afrique va-t-elle connaître la crise?

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Petite note sur un sujet qui me travaille depuis quelques jours.

A la lecture de la presse occidentale, la crise financière est sur toute les lèvres, sur toutes les unes, à tous les micros. En Afrique de l’est même, les commentaires alarmistes commencent à se faire entendre. Le Premier Ministre kenyan, Raila Odinga, a admis la semaine dernière que son pays sera durement affecté. Jakaya Kikwete, président de l’Union Africaine et de la Tanzanie, a déclaré que la Tanzanie et d’autres pays en voie de développement, sont “profondément préoccupés” par la crise.

Et pourtant, en Ouganda, le problème est à peine abordé. Les quelques déclarations faites à ce sujet se veulent rassurantes. S’adressant à la Nation à l’occasion de l’Independance Day jeudi dernier, le Président Yoweri Museveni a assuré qu’il “n’y a pas lieu de paniquer“. Le lendemain, le prolixe Ministre d’Etat du commerce, Nelson Gagawala Wambuzi, a expliqué que “tant que la Communauté d’Afrique de l’Est restera solidaire, la chute de l’économie de l’Afrique de l’Est est complètement hors sujet.”

Qu’en est-il vraiment? La banque sud africaine Stanbic a fait aujourd’hui une conférence de presse sur l’état des marchés africains. Et les propos de son Chief Economist, Goolam Ballim, sont éclairants.
D’après lui et les recherches du Group Economics de Stanbic, la crise financière n’aura pas de conséquence directe en Afrique: sans lien avec les subprimes, les institutions financières africaines ont très peu de chances de s’effondrer. Cependant, les risques indirectes concernant l’économie réelle, le marché africain, sont très probables. Dans l’année à venir, le développement de l’économie africaine va ralentir d’au moins 1%, et ce pour quatre raisons: une baisse des investissements étrangers, une baisse des aides étrangères, une baisse des transferts d’argent de la diaspora africaine et, enfin, une baisse du commerce extérieure.
La baisse du commerce extérieur, c’est bien ce qui menace l’Ouganda. Un exemple: son voisin kenyan va très certainement voir son tourisme baisser, tourisme dont il est pourtant extrêmement dépendant. Par effet domino, une baisse de l’économie kenyane affectera l’économie ougandaise, qui y exporte 30% de ses biens.
Voilà. Ni alarmiste, ni rassurant. Juste lucide.

Et pour finir sur une note plus absurde encore que les subprimes, petite devinette. Quel est le rapport entre la crise financière et la Première Ligue anglaise? La réponse est .